Citrouilles à pois et lumières de l’Infini.
L’artiste japonaise est célébrée jusqu’au 30 juillet à la Galerie Victoria Mirò qui lui dédit trois espaces : la galerie de Mayfair où sont exposées ses peintures, celle prés du métro Angel pour présenter plusieurs installations (trois pièces aux intérieurs recouverts de miroirs) avec une installation sur un plan d’eau dans le jardin et d’autres peintures à l’étage.
Chacun de ces espaces nous raconte les mêmes obsessions, la répétition de son motif fétiche, le pois, et l’Infini du cosmos. Depuis cette expérience hallucinatoire de jeunesse durant laquelle elle s’est vue perdue au milieu d’un champ de points, Yayoi Kusama n’a de cesse d’exprimer de manière fantastique, kitsch et baroque cet événement à la source de son art. A la Galerie de Mayfair ses peintures, regroupées ensemble ici sous le titre « My Eternal Soul » , toujours colorées, raviront petits et grands, nous ramenant tous aux jeux des formes fertiles, surréalistes et drôles de l’enfance. A la Galerie située au nord de Londres, elle réunit les symboles de sa mythologie, ce qui la rassure et ce qui l’angoisse, les citrouilles qui entouraient la maison de son enfance dont la forme humble lui parle de la joie d’exister, et ses obsessions de solitude et d’auto-oblitération :« Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois » (Yayoi Kusama).
Les points mutent aussi en astres lumineux et debout au milieu de ce subtil planétarium, percé de multiples interstices sphériques, entre et sort la lumière, celle de son cœur («Where the Lights in my Heart Go » titre de l’installation dans le jardin). Cette pièce revêtue de miroirs du sol au plafond vous plonge au milieu de la galaxie et submergé de points lumineux vous vous sentirez désorienté. C’est l’idée même de l’infini et de son silence qui nous étreint, ainsi « pour partager son expérience Kusama crée des œuvres d’art qui invitent les visiteurs à se perdre dans les filets lumineux infinis, salles de miroir aux mille points de polka avec lesquels elle couvre le monde. Tout se passe comme si ses installations suspendaient le temps et l’espace – une infinité qui nous embrasse plutôt qu’elle nous accable » (Jo Widoff, conservateur de la Galerie Victoria Miro).
Beauté et poésie main dans la main vous entraînent dans cet univers où le jeu de l’ombre et de la lumière créent l’illusion de paysages sans fin.
Du 25 mai au 30 juillet 2016
Victoria Mirò Gallery
16 Wharf road – London N17RW (installations et peintures)
14 St George Street – London W1S1FE (peintures)
http://www.victoria-miro.com/exhibitions/491/